Hier soir, Michel Desjoyeaux s'est engouffré au beau milieu de l'archipel des Açores, se payant même une ballade sportive au portant, à 13 milles des côtes de l'île principale de Sao Miguel qu'il a finalement laissée à tribord. Auteur de belles moyennes nocturnes (entre 15 et 17 nœuds), le skipper de Foncia a légèrement ralenti ce matin. Dans le sud d'une dépression qui lui prodigue de vigoureux vents d'ouest-nord-ouest (30 à 40 nœuds moyens), il y a de fortes chances pour que Michel ait réduit la toile et fasse le dos rond. Ce flux généreux devrait l'accompagner toute la journée en mollissant légèrement cet après-midi. Mais avec des moyennes journalières de plus de 300 milles, le scénario d'une arrivée victorieuse aux Sables, samedi soir ou dimanche matin se précise.
Bilou sorti du trou
Après 24 heures de calmes presque blancs dans l'anticyclone des Açores, Roland Jourdain a inévitablement perdu du terrain. Ce matin, il accuse presque 800 milles de retard sur le leader et voit Armel Le Cléac'h revenir à 350 milles de son tableau arrière. Mais le retour de Brit Air devrait être contenu au moment où Armel traversera à son tour la dorsale : c'est justement son programme en ce 81e jour de course. En attendant, Bilou a renoué avec des vitesses dignes de son grand monocoque rouge. Comme Michel Desjoyeaux, il se dirige vers le chapelet d'îles portugaises, mais avec un angle de vent nettement moins favorable : ce matin, Veolia Environnement naviguait au près océanique.
Équateur en vue pour Sam et Marco
A l'ordre du jour pour Samantha Davies et Marc Guillemot : le pot au noir et le passage de l'équateur. Dans des vents faiblissants aux abords de la zone de convergence intertropicale, Safran, handicapé par une grand-voile bloquée à deux ris, a logiquement du mal à tenir la cadence face à sa concurrente britannique qui progresse deux à trois nœuds plus vite. Victimes d'une remontée de l'Atlantique sud contrariante, Sam et Marco commencent aussi à surveiller dans leurs rétroviseurs l'arrivée de Brian Thompson. Mais sa fulgurante ascension pourrait subir un coup d'arrêt dès aujourd'hui. Ce matin, le plan Juan K était pointé à 1,4 nœuds sur une heure ! Brian est-il encalminé entre deux grains ou est-il contraint à une énième séance de bricolage ? Dee Caffari (Aviva), qui caracole à 13 nœuds, en profitera certainement pour combler son retard.
Un peu esseulé, Arnaud Boissières s'est enfin écarté de la zone côtière délicate où il vient de vivre deux journées sans sommeil. " L'homme et le bateau commencent à accuser les milles et la fatigue " confiait-il hier à la vacation. Après une session de slalom entre les plates-formes pétrolières, ses échanges acerbes avec les pêcheurs brésiliens, les manœuvres entre les grains et les multiples bricoles à bord d'Akena Vérandas, " Cali " a enfin retrouvé la vitesse et bien progressé vers le nord.
Loin dans son sillage, Steve White (au large du Brésil) et Rich Wilson (dans le nord-est des Malouines) naviguent contre les vents.
Quant à Norbert Sedlacek et Raphaël Dinelli, il ne leur reste que 1080 milles avant de quitter définitivement l'océan Pacifique. Ce matin, la distance qui les sépare du Horn est la même que celle qui sépare Michel Desjoyeaux de son arrivée en Vendée….
Le classement de 5 heures le 29/01/09 :
1- Michel Desjoyeaux (Foncia) à 1090,9 milles de l'arrivée
2- Roland Jourdain (Veolia Environnement) à 791 milles du leader
3- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 1141,7 milles
4- Samantha Davies (Roxy) à 2209,7 milles
5- Marc Guillemot (Safran) à 2266,3 milles
6- Brian Thompson (Barhain Team Pindar) à 2446,1 milles
7- Dee Caffari (Aviva) à 2629,1 milles
8- Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à 3293,5 milles
9- Steve White (Toe in the Water) à 4149,9 milles
10- Rich Wilson (Great American III) à 5410 milles
11- Raphaël Dinelli (Fondation Ocean Vital) à 7013,4 milles
12- Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à 7092,1 milles