C'est officiel, la distance totale - et définitive - de ce 6e Vendée Globe est de 24 840 milles, soit 1 160 milles de plus que l'édition précédente. L'explication vient de la remontée récente de toutes les portes Pacifique pour éviter les nombreuses zones d'icebergs du Pacifique Sud. Par conséquent, Michel Desjoyeaux (Foncia) repassera ce soir - mais pour la dernière fois ! - sous la barre symbolique des 10 000 milles restant à parcourir jusqu'à l'arrivée. Au passage de la porte Pacifique Ouest, Mich' Desj' a profité de meilleures conditions de vent et de mer, néanmoins toujours musclées, pour distancer de nouveau tous ses adversaires. Seul Roland Jourdain (Veolia Environnement) résiste à 85 milles du leader. Sur les dernières 24 heures, Jean Le Cam (VM Matériaux) a perdu 78 milles, Armel Le Cléac'h (Brit Air), 118 milles et Vincent Riou (PRB), 102 milles. Riou, qui ne souffre plus de son pied, déplore malheureusement une panne de moteur. Il fonctionne désormais avec son générateur auxiliaire pour recharger ses batteries. Si le trio de tête reste encore assez proche - 243 milles d'écart entre Desjoyeaux et Le Cam - les écarts de plus de 400 milles avec les suivants commencent à devenir conséquents. Et cela pourrait s'aggraver dans les prochains jours selon les prédictions de Jean Le Cam qui voit le leader continuer son échappée belle.
Hatfield vers Hobart
Violemment mis au tapis dans un coup de vent, à l'instar de Sébastien Josse (BT), Derek Hatfield (Algimouss Spirit of Canada) se déroute vers Hobart, en Tasmanie, pour réparer ses deux barres de flèches bâbord cassées dans le chavirage. Le Canadien n'a pas encore abandonné, mais il paraît difficile de réaliser seul une telle réparation, comme l'avait constaté avant lui Jérémie Beyou (Delta Dore) au large du Brésil. Le lendemain du départ, Hatfield avait fait demi-tour vers Les Sables pour réparer son éolienne et son rail de mât cassés. Reparti 4 jours ½ après le coup de canon, il avait remonté la flotte jusqu'en 16e position avant le chavirage de la nuit dernière. Hobart se trouve à environ 1100 milles dans son nord-ouest, soit 8 à 12 jours de navigation à vitesse réduite.
Réparation réussie pour Guillemot
C'est une incroyable aventure qu'a vécue Marc Guillemot (Safran) dans ce Vendée Globe. Après avoir secouru psychologiquement Yann Eliès, il s'est dérouté vers l'archipel d'Auckland Islands pour réparer son rail de mât arraché. L'aventure aurait pu tourner court lorsque le premier mouillage a cassé et que le bateau s'est mis à dériver. Mais Guillemot a récupéré l'affaire, grimpé dans son mât et réparé l'avarie. Le tout devant un public ébahi mais bruyant composé de morses, de phoques, de pétrels et de deux explorateurs campant sur la plage à 150 mètres du bateau ! Le skipper de Safran a repris la mer samedi soir en 9e position, juste devant le trio Davies/Thompson/Boissières.
Soulagement de Wavre, Josse dans l'attente
Après dix jours de mer depuis son escale aux Kerguelen, Dominique Wavre (Temenos II) a réussi à mener à bon port son voilier handicapé par une tête de quille cassée. A son amarrage à Fremantle, il a été accueilli par Mike Golding (Ecover) arrivé la veille. Quant à Sébastien Josse (BT), il poursuit sa route vers le nord depuis son chavirage vendredi pour trouver des eaux calmes, ausculter - probablement lundi - son safran et décider de poursuivre ou d'abandonner la course.
Les 5 premiers au pointage de 16h00
1- Michel Desjoyeaux (Foncia) à 10009 milles de l'arrivée
2- Roland Jourdain (Veolia Environnement) à 85,5 milles du premier
3- Jean Le Cam (VM Matériaux) à 243 milles
4- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 456 milles
5- Vincent Riou (PRB) à 477 milles
Classement des premiers étrangers
8- Samantha Davies (Roxy) à 1523 milles
10- Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 2193 milles
11- Dee Caffari (Aviva) à 2206 milles