Arnaud Boissière revient sur le démâtage de l'Imoca de la Mie Câline
Seul marin à avoir terminé quatre Vendée Globe consécutivement après avoir participé à toutes les éditions sans discontinuer depuis 2008, Arnaud Boissières était attendu sur la ligne d’arrivée le weekend du 8 au 9 février. Ce démâtage compromet fortement ses chances de boucler son cinquième tour du monde d’affilée. Pour autant, il reste officiellement en course pendant que son équipe étudie toutes les options.
Immédiatement dans l’action afin de libérer le gréement et sécuriser son bateau, le skipper des Sables d’Olonne revient sur cet incident : « Je naviguais au reaching, plutôt content parce que j’avais bien glissé en étant positionné là où je voulais. Ça adonnait et le vent allait mollir dans la journée. J’étais dans la descente, j’ai entendu un grand boum, et j’ai tout de suite compris que tout était tombé à gauche. J’étais en configuration normale, avec 2 ris dans la grand-voile et sous J3. Je n’ai pas eu le temps d’être déçu, j’ai mis un ciré et j’ai essayé de récupérer tout ce que je pouvais récupérer. »
Hormis quelques échardes dans les mains dues aux éclats de carbone, Arnaud Boissières n’a pas été blessé lors de l’avarie. Il a pu stabiliser La Mie Câline en déployant le Liberty Kite développé par Yves Parlier, qu’il avait embarqué comme 29 autres concurrents du Vendée Globe. Il a également réussi à récupérer le J4 – la plus petite voile du bateau, qui lui sera utile pour confectionner un gréement de fortune dans les prochaines heures.
Une déception immense pour Cali
La déception est immense pour Cali, qui avait surmonté son lot d’avaries et autres blessures depuis le début de la course pour remplir son objectif de terminer un cinquième Vendée Globe consécutif. Cet incident mécanique anéantit le travail acharné de son équipe, qui était parvenue à prendre le départ malgré une collision avec un bateau de pêche 2 mois avant le coup de canon, et dont Arnaud est extrêmement fier.
Le Team est passé en situation de crise, immédiatement soutenu par l’ensemble des partenaires d’Arnaud, déterminés à accompagner leur skipper jusqu’au bout, quelle que soit l’issue de cette avarie.
Dans un premier temps, l’objectif est de finir de sécuriser le bateau. Il devra notamment étanchéifier une partie de la coque, une peau en carbone ayant été arrachée lorsque le mât a frotté sur le livet côté gauche. Si les espoirs de terminer son 5ème Everest des Mers sont infimes et son moral au plus bas, son équipe à terre continue d’étudier toutes les options avant de s’avouer vaincue.
Arnaud Boissières, skipper de l’IMOCA La Mie Câline, revient sur son état d’esprit et la suite des opérations : « Encore une fois, le principal objectif de ces dernières heures était de sécuriser le bateau et le bonhomme, c’est chose faite. Je suis forcément dépité, j’ai connu des jours meilleurs, et je dois reconnaître que ces derniers temps, je n’ai pas été épargné. Tout s’arrête en une fraction de seconde, et le moral n’est pas très bon. Je vais essayer de bien manger, ce que je n’ai pas fait depuis hier matin, et on va imaginer la suite. Tout d’abord, en essayant de ne pas se faire mal, en faisant attention lors des prochaines manœuvres. Merci pour les messages de soutien de tous, de ma famille, de mon équipe, de mes partenaires, et de la grande famille des marins. Je vais voir la suite différemment. »