"Cette deuxième place, c'est ma plus grande déception. J'ai effacé cette déception aujourd'hui", a déclaré Voeckler, 31 ans, connu depuis son premier titre national en 2004 suivi de dix jours en maillot jaune dans le Tour de France.
"Ca faisait un peu plus d'un an que je n'avais pas gagné, depuis l'étape du Tour (à Perpignan, le 8 juillet 2009), ça valait le coup d'attendre !", souriait le coureur abonné cette saison aux places d'honneur dans des courses prestigieuses (11e de Liège-Bastogne-Liège, 2e de la dernière étape de Paris-Nice, 2e de la 12e étape du Tour d'Italie).
Voeckler s'est montré solide pour tenir jusqu'au bout des 239 kilomètres parcourus par plus de 35 degrés, notamment dans les dix derniers kilomètres à l'occasion d'un mano a mano avec Christophe Le Mevel (FDJ), l'un des Français les plus en vue cette saison.
Voeckler et l'équipe BBox ont mené une course exemplaire, endossant le statut d'équipe à battre. L'ensemble des 22 coureurs de la formation, dont les cinq "coureurs protégés" en vue de l'arrivée (Voeckler, Pierrick Fédrigo, Cyril Gautier, Nicolas Vogondy notamment), ont maîtrisé le jeu tout au long de la journée.
Ils ont été nombreux --dont Fédrigo et Voeckler-- à revenir sur une première échappée de 35 coureurs. Anthony Charteau a ensuite pris la tête avec quatre autres coureurs puis fait la course seul en tête. Charteau avalé à 63 kilomètres de l'arrivée, Cyril Gautier et Sébastien Turgot allumaient brièvement une nouvelle mèche.
Puis aux 50 kilomètres, Fédrigo, Voeckler et Le Mével se retrouvaient devant, rejoints ensuite par un groupe de contre-attaquants. Voeckler et Le Mével, apparemment les plus solides, leur faussaient compagnie à moins de 35 kilomètres du but.
Les deux coureurs, issus de la même génération, collaboraient alors que leurs rivaux de Cofidis (Moncoutié), Quick Step (Chavanel), Saur-Sojasun (Delaplace) lançaient la chasse derrière eux. Seule manquait l'équipe AG2R La Mondiale, qui a connu une journée "catastrophique"en prenant "la course à l'envers" selon son manager Vicent Lavenu.
Porté par de nombreux supporters aux couleurs turquoise de la BBox venus en masse sur le parcours de Chantonnay, Voeckler tenait bon sur l'accélération de Le Mével dans l'ultime ascension de la côte du Champ du Loup.
Malgré le placement opportun de Le Mével dans sa roue, l'Alsacien installé en Vendée --"un gagneur dans l'âme" selon Rous devenu son directeur sportif-- a accéléré sans que son adversaire ne puisse le doubler. Et levé les bras là où il avait baissé la tête quatre ans plus tôt.