Les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément. En 2007, Yvan Noblet avait emporté de fort belle manière Les Sables – Madère – Les Sables en réalisant un sans faute sur son plan Julien Marin. L’édition 2009 commence de la pire des manières puisqu’il doit d’entrée faire un retour au port suite au bris de son bout-dehors. De même, on attendait que Giovanni Soldini frappe d’entrée avec la présence à son bord de Karine Fauconnier ; de fait, l’équipage de Telecom Italia s’est retrouvé relégué dans le ventre mou du classement : un départ moyen, un bord de près difficile, des manœuvres qui manquaient encore de fluidité, le parcours côtier témoignait qu’il faudrait encore quelques milles avant que l’équipage ne prenne ses repères… De même l’équipage de Keysource payait un mauvais choix tactique au départ. Mais le duo, particulièrement incisif sur les passages de marque et les manœuvres n’avait visiblement pas l’intention d’en rester là… Dans ces conditions, d’autres que l’on n’attendait pas toujours à pareille fête, en ont profité pour prendre la poudre d’escampette et jouer un tour à leur façon dès le signal de départ. En bout d’une ligne favorable bâbord, c’est le tandem Bilbot – Le Vourc’h (ZED 4) qui prenait le meilleur départ, déjà suivi comme son ombre par David Consorte et Arnaud Aubry (Courrier de l’Odet) ainsi que le duo Olivier Grassi – Eric Galmard (Grassi Bateaux). La remontée jusqu’à la bouée de dégagement se résumait à une protection du côté gauche du plan d’eau pour le groupe de bateaux partis à la bouée. A ce petit jeu, quelques équipages se détachaient tels les Espagnols de Tales de même que Wilfrid Clerton et Loïc Lehelley (CG Mer). Les deux compères s’offraient même le luxe d’un dernier petit bord en tribord amure et profitaient de leur droit de priorité pour souffler la tête de flotte à Entreprendre en coopérative et ZED 4.
Petits drames matériels
Le bord sous spi pour redescendre vers la bouée de Nouch Sud montrait qu’il manquait encore certains automatismes, que la transition entre vie à terre et harmonie en mer demande quelques périodes d’adaptation. Malgré le temps de demoiselle, plusieurs bateaux éprouvaient encore des difficultés de manœuvres : spi chaluté sur Destination Calais comme sur Entreprendre en coopérative, manœuvres parfois hasardeuses, on sentait bien qu’il restait encore quelques scories du confort terrestre et qu’il allait falloir un peu de temps avant de rentrer totalement dans le vif du sujet. Ce n’est pas le manque d’expérience des équipiers concernés qui peut expliquer les quelques avanies subies par ces bateaux. Mais peut-être plus sûrement, une certaine déconcentration trop évidente en face de conditions météorologiques pour le moins propices à la flânerie… Les régatiers tels l’équipage espagnol de Tales Gonzalo Botin – Alvaro Lopez-Doriga ou les Méditerranéens d’EDF Energies Nouvelles, David Augeix et Jean-Claude Turpin démontraient que le petit temps peut aussi être incroyablement sélectif… A l’issue du parcours de dégagement, certains outsiders trop contents de pouvoir tirer leur épingle du jeu pouvaient se dire que les milles gagnés lors du parcours côtier ne seraient plus à prendre. Il reste que la route est encore longue vers les Açores.
Classement à l’issue du parcours côtier
1 – FRA 64 CG Mer (Clerton – Lehelley)
2 – BEL 81 Zed 4 (Bibot – Le Vourc’h)
3 – ESP 65 Tales (Botin – Lopez-Doriga)
4 – FRA 45 EDF Energies nouvelles (Augeix – Lehelley)
5 – FRA 47 Grassi Bateaux (Grassi – Galmard)
6 – FRA 68 PLAN Les enfants changeront le monde (Lazat – Aubrun)
7 – ITA 55 Telecom Italia (Soldini – Fauconnier)
8 – ITA 69 Courirer de l’Odet (Consorte – Aubry)
9 – GBR 42 Keysource (Worswick – West)
10 – FRA 71 Rev’86 Fantasy forest (Bazin – Grinda)