On a le sentiment qu’il revient d’un tour en baie. Son prototype, amarré au ponton du Vendée Globe à Port Olona, est comme rutilant. Bertrand Delesne, tranquille comme Baptiste, mesure juste la satisfaction du travail accompli proprement. Pas d’incident à déplorer, hormis la chute de son baromètre dans la cabine, Prati’Buches est quasiment prêt à repartir. Et pourtant son skipper reconnaît avoir poussé les feux de la machine. Premières réactions à son arrivée :
Le record des vingt-quatre heures :
« Depuis la dernière Transat 6,50, je pensais bien que la barre des trois cents milles en vingt-quatre heures pouvait être dépassée. C’est le genre de performance que j’affectionne… Il faut reconnaître que ça pousse fort, il faut savoir tenir la cadence. »
Le scénario de la deuxième étape :
« Pour cette deuxième étape, on a lâché les chevaux. J’avais besoin de me remettre dans le bain. Tout l’hiver, j’avais fait du Figaro et du coup, sur la première étape, il fallait que je retrouve mes repères. Et c’est vrai que j’ai fait vraiment attention sur la première étape. Je voulais avoir un bateau impeccable avant d’attaquer l’étape retour. »
La stratégie :
« Avec la météo qu’on a eu, il fallait essayer de rester en cadence avec le front, savoir pousser quand il fallait pour garder du vent le plus longtemps possible. Quand tu arrives à maintenir ce rythme, tu crées des écarts importants, car tu gardes le vent fort plus longtemps. »
Le bateau :
« C’est une superbe machine. Je suis vraiment heureux de naviguer là-dessus. Le fait d’avoir participé à sa construction m’a mis en confiance. Du coup, on connaît le bateau sur le bout des doigts, on sait quand on peut tirer dessus et quand il faut faire attention. Sans oublier que d’avoir été partie prenante dans la conception du bateau fait que tu vis des moments d’autant plus intenses à bord. L’an dernier, je n’ai eu que sept mois pour préparer la Transat 6,50, du coup j’ai été obligé de cerner les priorités… Finalement, ça m’a bien servi. »