Podiums incertains
Pour la première place de chaque groupe, la situation est, pour le moment, bien décantée. En revanche, les podiums sont loin d’être constitués. En prototype, Sébastien Rogues (Eole Génération GDF Suez) reste toujours sous la menace d’Andrea Caracci (Speedy Maltese). D’autres solitaires, s’ils ne briguent pas le classement général sont en train de réaliser une deuxième étape de très bonne facture à l’image de Lucas Montagne (ONG Conseil) qui, le premier, avait décidé de cesser de mettre du nord dans sa route et de rejoindre la route directe. Bien lui en a pris puisqu’il pointe encore en quatrième position des prototypes. D’autres soufrent visiblement beaucoup plus : ainsi Ryann Finn (Myrna Minkoff) dont la route témoigne, a priori, d’un bateau handicapé. Après une route anormalement nord, le navigateur américain avait fortement ralenti, puis repris sa route vers l’est, avant de s’arrêter à nouveau. Démâtage, souci de safran ? Toujours est-il que la direction de course a décidé de dérouter un bateau accompagnateur vers sa position. En série, Davy Beaudart (Innovea Environnement), handicapé par des problèmes de safrans, voit s’envoler la première place du classement général, tandis que Jean-Marc Allaire (Baker Tilly AG2R La Mondiale) peut commencer à rêver de la place de dauphin. Pour le podium final, rien n’est joué : Davy Beaudart peut encore espérer s’il arrive à contenir les assauts d’un groupe au sein duquel Amaury François (amauryfrancois.com) et Robert Rosenjacobsen (NED 602) paraissent, pour l’heure, les mieux placés.
Savoir durer
Pour autant, on imagine que la route suivie par les solitaires ces dernières vingt-quatre heures n’a pas été un long chemin tranquille semé de pétales de roses. Les bateaux accompagnateurs parlent d’une mer creusée, de vents qui s’ils ne soufflaient pas en tempête, se distinguaient par leur caractère très irrégulier : bref, des conditions vicieuses qui n’ont pas leur pareil pour mettre à la faute un navigateur lancé à pleine vitesse. Pas étonnant dès lors que les dernières vacations fassent état de nombreux incidents de course : une vague qui remplit le bateau, lorsque lancé en survitesse, il devient incontrôlable et se couche, un spi qui bat trop longtemps et qui finit par se déchirer, un bout-dehors malmené qu’il faut réparer avant de repartir de plus belle… C’est quand la brise aura molli, que l’on pourra aussi faire le compte de ceux qui peuvent continuer d’exploiter le potentiel de leur bateau à 100% et ceux qui devront panser plaies et bosses. Les prochains jours promettent une situation complexe sur le golfe de Gascogne et la partie est loin d’être jouée. Il va falloir se
montrer malin, trouver le bon chemin jusqu’à la ligne d’arrivée, éviter les pièges d’un vent capricieux. Après l’épreuve de force, il va falloir activer ses neurones. Fort comme un buffle et malin comme un singe, le vainqueur de cette édition 2010 aura révélé nombre d’atouts pour s’imposer.