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Alessandro Di Benedetto a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe vendredi à 15h 36mn 30s, heure française. Il prend la onzième place de la course. En bouclant sa course en 26 jours et 17 minutes de plus que François Gabart, il réalise la performance de compter le plus petit écart de la course entre le premier et le dernier.
Son temps de course est de 104j 02h 34mn 30s. Sa vitesse moyenne sur le parcours aura été de 9,8 nœuds. Il aura parcouru 28 840 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 11,5 nœuds. Rappel : la distance théorique du parcours est de 24 394 milles.
Fratelli d’Italia *
Un rayon de soleil dans le Vendée Globe. Avec son éternelle bonne humeur, son plaisir d’être en mer si communicatif, son accent gorgé de chaleur, Alessandro Di Benedetto a conquis le cœur du public. Mais il a aussi accompli une performance sportive remarquable.
La faute à Cali
Quand il arrive aux Sables d’Olonne, en juillet 2010, de son tour du monde sans escale en solitaire sur une coque de noix de 6,50m, Alessandro Di Benedetto a tôt fait d’intriguer la petite communauté des coureurs du large sablais. Nombre d’entre eux ont fait leurs armes sur la Mini-Transat et peinent à concevoir comment on peut s’infliger 268 jours de mer en solitaire en passant par les mers du sud dans un espace vital aussi restreint. Parmi tous ces navigateurs, Arnaud Boissières n’a pas oublié ses années « Mini ». C’est donc fort logiquement qu’il invite Alessandro à venir naviguer sur son 60 pieds IMOCA. Et le nouveau rêve d’Alessandro prend forme : être présent au départ du Vendée Globe 2012-2013.
Un bateau d’expérience
Tout aussi logiquement, il jette son dévolu sur Solune, bateau mené par Arnaud Boissières en 2008, Sébastien Josse en 2004 et Thomas Coville en 2000. Le bateau n’est pas le plus performant, mais il est simple à manier. De plus Alessandro pourra bénéficier des conseils de Cali. Installé aux Sables d’Olonne, le navigateur franco-sicilien devient le deuxième enfant du pays, d’autant plus que c’est une entreprise à forte connotation vendéenne qui devient son partenaire. Quand il prend le départ du Vendée Globe, Alessandro part toutefois dans l’inconnu : pour preuve, il a prévu 140 jours de nourriture.
Petits bonheurs de chaque jour
La course d’Alessandro Di Benedetto ne peut se comparer à celle de ses concurrents. Il ne dispose pas de la machine permettant de rivaliser au sein du peloton, il n’a pas d’expérience de la course au large proprement dite. Il décide donc de naviguer à sa main, apprivoisant son bateau petit à petit. Handicapé par une grippe contractée avant le départ, les premiers jours de course sont difficiles pour lui. Rapidement, il se trouve relégué en queue de flotte et doit se trouver d’autres sources de motivation pour vivre au mieux son tour du monde. Sa course, Alessandro va la construire avec beaucoup d’intelligence autour de la valorisation des petits plaisirs de la vie quotidienne.
Un oiseau, des plantations, des crêpes
Avec beaucoup de brio, Alessandro raconte donc son tour du monde. La rencontre avec un héron garde-bœuf, les salades qu’il a mises à germer pour pouvoir se nourrir de verdure, les bons petits plats qu’il n’omet pas de se mitonner. Chaque passage symbolique est fêté comme il se doit avec notamment un « O Sole Mio » d’anthologie en coupant la longitude du cap Leeuwin. Le 17 janvier, il passe le cap Horn dans les temps, à une journée près, d’Arnaud Boissières qui, sur le même bateau, avait terminé septième du Vendée Globe 2008-2009.
Une performance maritime
Le passage du Horn éclaire d’un jour différent le parcours du skipper de Team Plastique. Non content d’avoir su égayer ses comptes-rendus quotidiens de son éternelle bonne humeur, le navigateur a pris petit à petit, la mesure de son bateau et le mène au rythme d’un véritable coureur du large. Il a même son lot d’avaries, comme la perte de plusieurs de ses voiles d’avant ou des soucis de drisses qui l’obligeront à monter plusieurs fois en tête de mât. Enfin une chute dans le cockpit suite à un empannage involontaire lui vaudra une côte cassée. Mais, jamais Alessandro ne s’est départi de cette égalité d’humeur témoignant de son bonheur d’être en mer. En arrivant ce vendredi 22 février, il améliore de plus d’une journée le temps de référence de son pote Arnaud Boissières, qui lui a mis le pied à l’étrier. Mais Cali n’est pas du genre à lui en faire reproche, bien au contraire…
* Frères d’Italie (nom de l’hymne italien)
Points de repères
- Plus grande distance parcourue en 24 heures : 405 milles (à 16,9 nœuds de moyenne), le 15 décembre 2012
- Les Sables - équateur : 15j 20h 03mn (record détenu par Jean Le Cam en 2004-2005 en 10j 11h 28mn)
- Equateur - Bonne Espérance : 16j 09h 25mn (record JP Dick 12j02h40mn)
- Bonne Espérance - Cap Leeuwin : 14j 20h 45mn (record F Gabart 11j 06h 40mn)
- Cap Leeuwin - Cap Horn : 25j 03h 16mn (record F Gabart 17j 18h 35 mn)
- Cap Horn - équateur : 18j 05h 08mn (record F Gabart 13j 19h 28mn)
- Equateur - Les Sables d’Olonne : 17j 15h 57mn