
"J’avais un petit voilier de 6.5m. J’ai pris 268 jours 19 heures et quelques minutes… J’ai attaqué une première mondiale. C’est le bateau le plus petit au monde qui a bouclé le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Ça ouvre une catégorie nouvelle, je n’avais aucun record à battre. J’en ai créé un avec une première mondiale. Ça devient un temps de référence pour ceux qui veulent faire un record sur mon temps. Moi, ce n’est pas le temps qui m’intéresse. Je suis très fier et très heureux. L’arrivée était fantastique, voir tous les gens qui m’ont accueilli, c’était au-delà de mes rêves. Parfois j’ai eu peur, mais la peur c’est un des ingrédients les plus importants. Il permet de dépasser les moments difficiles. Le plus important c’est que la peur ne se transforme pas en panique sans contrôle. Un exemple de peur, parfois j’étais dans les 50èmes hurlants avec des températures très basses, environ dans les 4°C, la nuit avec des vagues énormes, déferlantes, où il y a toujours le cauchemar de casser la quille, de se retourner, et de devoir faire des interventions pour remettre le bateau. Tout ça dans des températures très basses et avec une mer déchainée. Quand la vague arrive à l’arrière du bateau, c’est comme des coups de canon qu’on reçoit à l’arrière. J’ai atteint des vitesses inimaginables avec ce petit bateau, dans les 20 nœuds… Un beau souvenir ? Avoir caressé les dauphins dans l’Océan Indien, voir les albatros qui m’accompagnent et atterrissent pour « parler entre eux », des phoques à l’arrière du bateau, remettre le mât après le démâtage, arriver aux Sables d’Olonne avec tout cet accueil… C’est un rêve, c’est vraiment fantastique…"