Vendée Globe: la pression monte à l’approche du grand départ
06/11/2008
A trois jours du départ du 6e Vendée Globe, toutes les équipes peaufinent les derniers détails à bord des trente monocoques amarrés dans Port Olona. Les prévisions météo, de plus en plus précises, annoncent une mise en jambe musclée. Par conséquent, chaque skipper s’immerge doucement dans sa course. Côté organisation, tout est fin prêt pour le grand jour…
Dépression de novembre
Pas le temps de s’amariner ! Dès la première nuit de course, les trente navigateurs solitaires devraient rencontrer des conditions musclées avec un vent de face jusqu’à 40 nœuds en rafale (force 8) et des vagues de 2 à 3 mètres. Le vent soufflera déjà à 20-25 nœuds de sud-ouest en début d’après-midi au moment du coup de canon. Le départ s’annonce donc très agité, au point que la Direction de Course et les Affaires Maritimes conseillent fortement aux nombreux plaisanciers, pour des raisons évidentes de sécurité, de ne pas prendre la mer dimanche, mais plutôt de regarder le départ à la télévision.
Une organisation rodée
Directeur de course de la première édition en 1989-90, Denis Horeau a retrouvé cette fonction lors de l’édition 2004-2005. Préparation de la course, inscriptions, qualifications, relations avec les concurrents… L’équipe de la direction de course est constituée de deux conseillers sécurité, Alain Gautier et l’Australien David Adams. La sécurité en mer, le suivi des bateaux, les moyens de communications et cette année un nouveau système de suivi des glaces avec l’ESA (Agence Spatiale Européenne) font partie des prérogatives de la Direction de course. Ils collaborent également avec le Jury international afin de s’assurer de l’équité de la course pour le suivi des trajectoires et la validation des passages des huit portes de sécurité (soit deux de plus qu’en 2004).
Présidé par Bernard Bonneau, le Jury International est constitué de deux Français, un Anglais, un Espagnol et un Belge. En relation avec la Direction de course, ils analysent avant l’épreuve les textes, comme l’avis de course et les instructions de course et règlent les litiges éventuels avant le départ. Pendant la course, le Jury peut répondre à des questions d’interprétation des coureurs, infliger des pénalités en cas de faute, ou bien rendre du temps à un navigateur qui aurait porté assistance à un autre concurrent.Depuis la première édition en 1989, Sylvie Viant a officié aux départs et arrivées de tous les Vendée Globe. Présidente du Comité de course, elle et son équipe ont rédigé les Instructions de course, supervisé le travail des jaugeurs avant le départ et lanceront la procédure de départ dimanche à 12h54… avant d’accueillir les concurrents à leur retour dans trois mois.Comme Sylvie Viant, le docteur Jean-Yves Chauve accompagne le Vendée Globe depuis 1989. La langue recousue de Bertrand de Broc en 1992 a mis en lumière l’efficacité de la médecine à distance du Dr Chauve. A la tête d’un collège d’experts constitués de médecins et professeurs, il peut refuser l’inscription d’un concurrent pour raison médical. Une situation qui s’est présentée deux fois par le passé, en 1996 et en 2000, pour des candidats soumis à un traitement anti-coagulant pour l’un, et un traitement contre le diabète pour l’autre.
Voix du large…
Mike Golding (Ecover) : « Si j’avais à choisir un autre bateau ? J’aime beaucoup Safran, mais aussi Bahraïn Team Pindar. Il est très intéressant, avec un maximum de potentiel, la question étant de pouvoir exploiter ce potentiel, mais oui, je me verrais bien partir à bord de Pindar. Les gens ont tendance à penser qu’un bateau puissant est un bateau dangereux, moi, je pense exactement le contraire. »
Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) : « Il y a quatre ans, je m’étais mis dans le rouge dès la première semaine. J’ai appris à me contrôler, à gérer mes efforts et à ne pas me disperser. »
Kito de Pavant (Groupe Bel) : « Les dernières 48 heures, on va se pencher sur les fichiers météo. Mais ça va être dur de se mettre dans sa petite bulle parce que plus on avance dans le temps, plus il y a du monde autour de nous, la famille, les amis… Ce sera une des grosses difficultés de ces derniers jours. »