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Sur les pontons des Sables d’Olonne, les concurrents s’activent à peaufiner les derniers détails.



Un tour dans le mât pour vérifier les accroches de haubanage, quelques ronds dans l’eau pour étalonner une dernière fois les pilotes, quelques bricolages à l’intérieur du bateau en s’accompagnant de sa musique préférée. En la matière, les goûts sont d’une grande diversité comme le profil de certains coureurs embarqués dans cette aventure…Trente-six coureurs sur la ligne de départ et parmi eux, un trio représentatif des nombreux chemins qui peuvent un jour amener à se présenter sur la ligne de départ d’une course de 6,50. Même si les itinéraires empruntent parfois des chemins étonnants, il ressort avant tout que le Mini reste une affaire de coeur.

L’équilibre de l’architecte

Sur les pontons des Sables d’Olonne, les concurrents s’activent à peaufiner les derniers détails.
Pascal Chombart de Lauwe a pris son temps pour se lancer dans l’aventure. Mais qu’on y regarde à deux fois, il était presque écrit qu’un jour, il se trouverait sur une ligne de départ. Passionné de voile, il est à 18 ans moniteur au centre nautique de Granville, avant de devenir chef de bord au sein d’un club de croisière associatif. Il écume alors les côtes d’Europe en Muscadet ou en Armagnac, cède au chant des sirènes de la course au large au point d’envisager de participer à la Solitaire du Figaro. L’époque n’est pas encore au professionnalisme, mais envisager un tel projet demande du temps et de l’argent. Pascal est sur le point de finaliser ses études d’architecture et décide que sa carrière professionnelle est, somme toute, plus importante. Il fonde famille et commence une carrière d’architecte fructueuse. A son grand bonheur, quand sa fille Marine
(un prénom prédestinée) grandit, elle manifeste d’évidence une passion pour les bateaux et la mer. A 18 ans, Marine devient monitrice de voile, puis ses études terminées, embrasse la carrière de journaliste nautique. Mais bon sang ne saurait mentir. Rapidement Marine décide de s’acheter un Pogo et quand il s’agit de faire les premiers convoyages et les premières courses en double, elle fait appel à son père. Quand Marine décide à son tour de fonder une famille, c’est au tour du père de sauter le pas. Sa situation professionnelle est assurée, l’éducation des enfants est validée, il peut aller au bout de ses rêves. A 54 ans, il s’est reforgé une nouvelle santé à force d’exercices physiques réguliers tous les jours. Lui qui, cinq ans plus tôt, souffrait d’un mal de dos récurrent, saute comme un cabri sur le pont de son mini. Assumer ses rêves est un bel élixir de jouvence.

Tchèque sans prévision

Sur les pontons des Sables d’Olonne, les concurrents s’activent à peaufiner les derniers détails.
Milan Kolacek a grandi à Brno, deuxième plus grande ville de la République Tchèque. Ce qui ne l’empêche pas de faire ses classes en dériveur sur les lacs d’Europe centrale. La Méditerranée n’est pas si loin et Milan continue son parcours de régatier. Jusqu’à ce que les hasards de la vie l’amènent jusqu’en Irlande à travailler sur un grand monocoque de 60 pieds. Entretien du bateau, convoyages, il découvre qu’il est capable de gérer tout seul un grand bateau. Viennent des rêves de Vendée Globe, mais l’utopie a son prix. Il se dit que finalement, un projet Mini serait déjà un bel objectif. Toujours nomade, il part travailler aux chantiers Cokson, un des orfèvres de la construction de machines de course en Nouvelle-Zélande. Pour retourner ensuite chez lui, où nanti d’un bagage technique suffisant, il décide de lancer son projet. Pour ne plus pouvoir reculer, il achète les plans d’un
prototype à Samuel Manuard. Il a dépensé ses derniers sous pour un dessin, il lui faut maintenant concrétiser. Il trouve un premier partenaire avec une entreprise de composites installée en République Tchèque. Il dispose rapidement de l’ensemble du matériel pour construire son bateau. Le chantier durera un an et en septembre 2009, Milan met son bateau à l’eau à l’occasion du départ de la Transat 6,50 à La Rochelle. Il peut constater que le bateau est rapide, mais qu’il reste encore beaucoup de détails à améliorer. Un an plus tard, il s’estime enfin prêt. Un beau classement lui permettrait de mobiliser des partenaires pour la Charente-Maritime/Bahia Transat
6,50 de 2011.

L’esprit de famille

Sur les pontons des Sables d’Olonne, les concurrents s’activent à peaufiner les derniers détails.
Louis Mauffret, quant à lui, a été rattrapé par le destin familial. Chez les Mauffret, on est marin au long cours depuis des lustres ; ou bien encore charpentier de marine. Bref ! On a de l’eau salée dans les veines. Louis a suivi un tout autre parcours puisqu’il se retrouve, une fois ses études terminées, cadre commercial pour un grand groupe de l’agroalimentaire, chargé de prospecter le marché américain. Ses navigations à lui oscillent entre business, tractations commerciales et cours de la bourse. Jusqu’au jour où Louis craque. La culture familiale reprend le dessus et il commence à se construire un bateau pour participer à la Transat 6,50. Lui, l’expatrié qui jonglait avec les dollars, décide de rentrer en France avec armes, bagages et famille pour retrouver ses racines… Il terminera son bateau dans un chantier à Huelgoat au coeur des Monts d’Arrée, dans la Bretagne profonde. Entre deux navigations, il finit par intégrer le Chantier du Guip, référence en matière de construction et de rénovation de voiliers du patrimoine. Le patron du chantier n’est autre qu’un certain Yann
Mauffret, cousin lointain, mais dont les valeurs trahissent la ligne directrice qui a animé la tribu. Chargé du développement du chantier et de sa gestion, il met ses compétences au service d’un projet qui lui tient à coeur. Et quand il le peut, s’embarque pour quelques courses à bord de son prototype construit de ses mains. La cohérence, c’est aussi un moyen de se rendre la vie plus belle.

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Samedi 31 Juillet 2010 - 16:03

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