Trois jours et demi de retard : c'est le débours qu'aura encaissé Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) suite à l'abordage d'un cargo lors de la première journée de course. Revenu aux Sables d'Olonne pour réparer son bout-dehors et les dégâts causés au mât lors de la collision avec un cargo, le Suisse a repris la mer vers 3h40 ce jeudi. Quelques minutes auparavant, ce sont Yannick Bestaven (Aquarelle.com) et Kito de Pavant (Groupe Bel) qui embouquaient le chenal de Port Olona sous les applaudissements du public sablais, toujours présent en force. Grosse déception pour ces deux skippers qui ont vu leur projet monté depuis plus de trois ans s'écrouler avec leur mât après le passage du violent front du golfe de Gascogne.
Dispersion avant Madère
Fini le Portugal, bonjour les îles ! Depuis mercredi après-midi, quand les empannages se sont succédés au large de Lisbonne, les solitaires doivent gérer les archipels : d'abord les îles de Madère, puis celles des Canaries, enfin le Cap Vert. Une phase importante car ces reliefs volcaniques provoquent de sacrés effets sur le vent et la mer. Première étape : déborder Madère qui se trouve à 200 milles des étraves du trio de tête, extrêmement groupé ce jeudi matin avec Loïck Peyron (Gitana Eighty) en pointe, Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) sous son vent et Sébastien Josse (BT) à vue… Ce triumvirat a fait un léger break puisque leurs poursuivants sont relégués à plus de 35 milles, à l'image de Jean Le Cam (VM Matériaux), revenu aux avant-postes après le golfe de Gascogne. Les écarts sont encore raisonnables entre les 17 premiers, ce peloton étant balisé par Steve White (Toe in the water) qui réalise un fort beau début de parcours. Mais pour Michel Desjoyeaux (Foncia), le retard pris à cause de son arrêt technique aux Sables d'Olonne lui coûte cher : le vent est moins soutenu derrière que devant.
Ce jeudi s'annonce dynamique sur l'eau ! Les alizés portugais font place aux alizés canariens qui soufflent de secteur Nord-Est d'une vingtaine de nœuds : les vitesses moyennes dépassent ce matin les 14 nœuds et le rythme devrait encore s'accélérer dans la journée au passage de Madère. D'ailleurs la question est de savoir de quel côté laisser l'archipel : à bâbord semble le choix des leaders et d'une grosse partie de la flotte calée le plus à l'Ouest ; à tribord apparaît l'option d'Arnaud Boissières (Akena Vérandas), Dee Caffari (Aviva) et peut-être de Marc Guillemot (Safran). Les premiers veulent faire " l'extérieur " pour naviguer très loin des îles de Madère et des Canaries, les seconds pourraient jouer un coup en se glissant entre les reliefs pour aller chercher plus de vent le long des côtes africaines. Cette dispersion est-elle provisoire ou définitive ? Réponse ce jeudi soir…