Entre paysages éternels et nouvelles géographies modelées par l’homme, « L’Iran vu du ciel » se fraye un chemin au fil des campagnes et des villes, à la découverte d’une population qui incarne tout à la fois l’Iran traditionnel et un pays en perpétuelle mutation. Du golfe Persique à la mer Caspienne, des chaînes de montagnes enneigées aux déserts brûlants, c’est une terre tour à tour austère et fertile qui définit la culture et la manière de vivre de ses 80 millions d'habitants. Pour la première fois vus du ciel, ces paysages grandioses façonnés entre montagnes, déserts et grandes plaines, racontent une histoire complexe et tumultueuse, et révèlent l’identité de tout un peuple. L'Iran est une véritable mosaïque de cultures, de langues et de confessions. De cette riche mosaïque, résultant des déplacements incessants des populations au gré des vicissitudes d'une histoire multimillénaire, émergent divers peuples avec un territoire, une culture et une identité qui leur sont propres et qu'ils revendiquent avec fierté. Ce visage historique et culturel constitue l’un des aspects de la série. Mais cette dernière se construit également dans le présent par la rencontre de ses habitants et de leur vie quotidienne.
Entre modernité et traditions
La trilogie « L’Iran vu du ciel » offre une vision kaléidoscope d’un pays civilisation aux multiples facettes, aux multiples cultures. Elle explore la diversité des modes de vie, des environnements
culturels et sociaux variés, avec une approche profondément humaine, et sans parti pris.
Elle propose de relier les femmes et les hommes d’aujourd’hui aux racines de leur histoire.
Les films mettent en avant à la fois un Iran moderne où 70% des étudiants en université sont des femmes et un Iran où les savoirfaire ancestraux sont encore très ancrés au quotidien.
Peter Latzko, le réalisateur est à l’origine de ce projet ambitieux.
l’aide de l’ICHTO, l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme, qui a contribué à la bonne réalisation du projet. Entouré d’une équipe franco-iranienne, « L’Iran vu du ciel » a été tourné en exactement 60 jours, un exploit au vu de la richesse des paysages filmés et des interviews réalisées.
C’est un pays mythique, beaucoup de mes amis y sont allés pour grimper ou faire du ski. Et leurs visions et commentaires au sujet de l’Iran ne correspondaient pas à l’image véhiculée par les médias. C’était aussi un grand challenge pour moi puisque jamais personne n’avait réussi à faire un tel film en utilisant des drones et en couvrant presque tout le territoire de l’Iran.
Comment avez-vous fait pour convaincre l'Ichto de devenir partenaire du film ?
C’est justement une histoire de confiance. En allant 4 fois sur place avant le tournage et en discutant avec eux, ils ont compris que je connaissais bien leur pays et son histoire et que je voulais faire des films sans mélanger la « découverte d’un pays » avec la politique ou religion. Quand tu respectes les gens et leurs coutumes, ils te respectent aussi ! C’est pour cette raison que je n’ai eu aucune restriction dans le choix de mes sujets et des lieux de tournage.
Comment s'est passé le tournage ?Avez vous des anecdotes de tournage ?
J’étais le seul Européen de l’équipe, car le but était aussi de m’intégrer au maximum dans le paysage local et la population. Comme je n’ai eu un visa et une carte presse iranienne que pour deux mois, il fallait tourner les 3 films dans ce délais. Vu les grandes distances entre le nord et le sud , nous aurions logiquement dû prendre des vols intérieurs pour gagner du temps. Mais avec une équipe de 7 personnes, les bagages et le matériel pro (dont les batteries Lithium), cela me semblait plus que difficile à gérer. J’ai donc demandé à l’ICHTO de nous louer un Bus VIP pour l’ensemble du tournage. Cela nous a permis de voyager même la nuit en y dormant, de prendre nos repas et de gagner ainsi beaucoup de temps pour les tournages. Nous avons parcouru environ 8000 km en 2 mois avec ce Magic Bus .
Quel message souhaitiez vous faire passer à travers cette mini-série ?
Je voulais montrer « ma réalité », à savoir un caléidoscope de personnes dans des endroits les plus divers avec des intervenants que j’avais découvert pendant mes repérages. Surtout sans parti pris. C’est ce côté « humain » qui m’intéresse le plus et la possibilité de montrer leurs passions et leur vie de tous les jours. Je voulais aussi montrer ce pays tellement beau avec des paysages magnifiques, qui vaut le coup d’une longue visite. Je ne peux que conseiller et souhaiter à tous les voyageurs curieux un agréable séjour en Perse.
As tu rencontré un personnage qui t'a plus ému que les autres ?
Oui, surtout ceux qui ne sont pas dans les films ! Il y a tellement de gens qui nous ont aidé, renseigné, invité à manger, à boire le thé chez eux et cela seulement pour la simple raison de vouloir discuter et passer un bon moment avec des étrangers. C’est pendant ces moments que j’ai le plus appris sur l’Iran d’aujourd’hui que dans tous les reportages ou articles que j’ai pu voir ou lire. Un peuple avec un énorme sens de l’hospitalité et d’une grande instruction, basés sur un passé historique millénaire.
Comment s'est passé ton quotidien avec l'équipe Franco-iranienne montée pour la partie technique ?
Un fait remarquable dans mon équipe iranienne : jamais de plaintes, toujours de bonne humeur et prêt à donner le maximum pour le projet. C’est l’équipe de drones, à savoir le chef opérateur et son pilote qui ont réussi à réaliser toutes ces magnifiques images aériennes que l’on voit dans les films. Je n’ai jamais collaboré avec de tels talents et avec une telle disponibilité sur une durée aussi longue. 60 jours de travail presque sans vrai repos. Je ne peux que les remercier pour leur excellent travail et l’amitié qui s’est créée entre nous. Il en est de même avec mon assistante iranienne qui vit en France. C’est elle qui m’a donné les premiers contacts en Iran. Elle a aussi trouvé notre fixeur sur place avec qui j’ai préparé le tournage pendant ces nombreux mois. Toute l’équipe était complètement engagée dans le projet, avec l’envie de montrer leur pays d’une façon plus objective, plus ouverte.
« L’Iran vu du ciel » écrite et réalisée par Peter Latzko, le lundi 15 février à 18h15 et 18h55 et le mardi 16 février à 18h15 sur ARTE et disponible sur Arte.tv du 8 au 15 avril 2021.