L’adieu aux larmes
Ce matin, sur les pontons de port Olona, les larmes se sont mélangées à la pluie. Que l’on soit bizuth du Vendée Globe ou multirécidiviste, l’émotion est toujours aussi forte. « Il y a des choses qui n’ont pas de mots », lâchait Jean Le Cam avant de quitter la terre ferme. Quelques minutes avant de larguer les amarres, étreints par leurs femmes et enfants, devant les sourires admiratifs et inquiets de leurs proches et les questions pressantes des journalistes, les skippers touchent enfin du doigt la réalité de leur sort. Bientôt, ils seront seuls et pour longtemps. Face à un défi que peu d’hommes au monde ont réussi.
Le public à la hauteur de l’événement
A 9h30, sous les grains, Cheminées Poujoulat ouvrait la parade des 20 monocoques qui embouquaient les uns après les autres le chenal des Sables d’Olonne, devant une foule énorme réunie dès les premières lueurs du jour. Même affluence sur le plan d’eau, sillonné par des centaines d’embarcations en tout genre, générant une mer bouillonnante additionnée à une bonne houle de 2 mètres. Les grains balayent la flotte, la visibilité est mauvaise. Les marins, à bord de leur grand monocoque, sont déjà dans le bain.
Retour au stand pour Bertrand de Broc
Premier coup dur : avant même le lancement de la procédure de départ, Bertrand de Broc devait se résoudre à rentrer au port. Une petite collision avec un semi-rigide de sa propre équipe a endommagé l’étrave de Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets. Il reprendra le fil de la course dès que les réparations seront effectuées, dans 12 à 24 heures.
Cinq rappels individuels
A 13h02, dans une douzaine de nœuds d’ouest-sud-ouest, l’acteur français François Cluzet libérait la flotte au côté de Bruno Retailleau. Visiblement pressés d’en découdre, cinq concurrents volaient le départ et devaient repasser la ligne : ENERGA, Groupe Bel, Macif, Banque Populaire et PRB. Et c’est le benjamin de la course, Louis Burton (Bureau Vallée) qui s’élançait en tête, en compagnie de Safran. Au classement de 14h30, la flottille progressait au près, groupée, tribord amure, à 10 nœuds de moyenne. Le marin espagnol Javier Sanso (ACCIONA 100% EcoPowered) était positionné en pointe, sous le vent de ses concurrents.
Première nuit tonique
Au menu des premiers milles de course : du près au début, dans un flux d’ouest qui va s’intensifier dans la journée. Mais à mesure que le vent forcira, jusqu’à atteindre 25 à 30 nœuds cette nuit, il basculera progressivement au nord-ouest, et les marins pourront choquer les écoutes. Toutefois, même si la flotte devrait être en mesure de progresser sur un seul bord (tribord), les premières heures de course dans la brise ne seront pas une promenade de santé. Au près-débridé, dans une mer relativement formée, les 60 pieds Imoca ont tendance à taper et la vie à bord est particulièrement désagréable… Quoi qu’il en soit, la course de vitesse en direction du cap Finisterre est lancée, pour être le premier, dimanche à la mi-journée, à envoyer le spi et à surfer pleine balle le long du Portugal. Les retardataires, s’ils étaient pris dans la dorsale anticyclonique qui se décale actuellement sur la péninsule ibérique, n’auront pas ce plaisir…
En bref…
Attention ! Zbigniew « Gutek » Gutkowski est bien en course. Le 60 pieds actuellement dans le port des Sables d’Olonne (jusqu’en mars 2013) est le premier bateau du marin polonais (l’ex-Bagages Superior).
362 000 connexions sur le live internet du départ ont été enregistrées entre 9h et 13h45.
Ils ont dit :
Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde, avec EDM Projets), de retour au port vers 14h : « J’ai fait appel à un semi-rigide ; c’est peut-être moi qui suis quelque part un peu fautif. On était bout au vent, on a demandé à un semi-rigide de nous faire tourner, juste l’étrave. Il s’est fait prendre par une vague, il est parti au surf et boum ! C’était à 25 minutes du départ. Ça va être réparé dans quelques heures à mon avis. Si on peut, on va repartir à la marée de cette nuit (à 3h du matin) ou alors dans 24 heures. Dès que c’est sec on repart. Ce n’est pas très, très grave mais ça nous fait perdre 24 heures. Y’a un concurrent qui m’a envoyé un SMS, Marc Guillemot. Il m’a dit : ‘‘ Une journée sur 90 jours, ce n’est pas très grave. Ne te décourage pas. ’’ C’était vraiment sympa de sa part. »
Kito de Pavant (FRA, Groupe Bel), joint par son équipe 30 minutes après le passage de la ligne de départ : « J’étais pas en avance de beaucoup, c’est dommage parce que j’avais la bonne cadence et la bonne configuration de voiles. C’est pas grave, là, ça se passe bien, je remonte petit à petit mes concurrents. J’en ai pris plein les yeux ce matin dans le chenal, je me suis régalé même s’il y avait évidemment un peu de pression. Maintenant je suis décontracté, je suis relax et je vais pouvoir rentrer dans le Vendée Globe. »
Le classement à 16h00
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Comment suivre le départ de la course ?
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