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Fin du match pour Raphaël Dinelli

A bord de son Fondation Ocean Planet construit en 1995, Raphaël Dinelli vient de s'octroyer la 10ème place du Vendée Globe. Il a coupé aujourd'hui samedi 14 mars, à 15h34, la ligne d'arrivée située au pied du port des Sables d'Olonne



Photo: Sonia Schuller Bourdon
Photo: Sonia Schuller Bourdon
A. Son temps de parcours est de 125 jours 02 heures 32 minutes et 24 secondes, sa vitesse moyenne sur le parcours théorique de 8,55 nœuds. Outre ce résultat, Raphaël a gagné son pari : il est le premier skipper à avoir bouclé un tour du monde sans énergie fossile, l'électricité du bord n'étant fournie que par une éolienne et des panneaux solaires.

Raphaël Dinelli est l'homme d'une course : le Vendée Globe. Depuis que leurs chemins se sont croisés au milieu des années 90, l'arcachonnais d'origine a pris fait et cause pour cette épreuve, s'installant même aux Sables d'Olonne pour être encore plus proche d'elle. En 1996, il entre dans la grande histoire du Vendée Globe en se faisant secourir, en plein océan Indien, par l'anglais Pete Goss alors que son bateau flottait entre deux eaux. Lors de l'édition suivante, Dinelli s'arrête à Cap Town pour réparer ses safrans, mais au lieu de revenir sur ses pas, il continue sa boucle et rejoindra hors course les Sables d'Olonne. Sa persévérance payera lors de sa troisième tentative en 2004/2005 puisqu'il prendra la 12ème place, après 125j 04h 07' de navigation. Cette année, sur ce même bateau, il gagne deux places au classement général et améliore son temps de parcours d'une heure et trente minutes.

Raphaël, véritable chouchou des Sablais a eu droit un accueil magnifique, par une journée qui l'était tout autant : ciel bleu, soleil et 18 nœuds de nord-ouest. Du monde partout : sur l'eau, le long des jetées, au sein du village. Ce n'était pas le premier mais le dixième qui arrivait, mais c'était tout comme.

Pari tenu pour Dinelli
Raphaël Dinelli aime le Vendée Globe et les Sablais le lui rendent bien. Il a eu droit à une arrivée splendide, sous ciel bleu et grand soleil. Ce temps printanier vient saluer sa belle performance puisqu'il obtient son meilleur résultat en quatre participations. En 125j 02h et 32', Raphaël s'octroie la dixième place sur le plus vieux bateau de cette sixième édition. Il aura couvert 28 140 milles, sa vitesse moyenne réelle sur l'eau étant de 9,37 nœuds. Le dernier concurrent, Norbert Sedlacek est attendu demain dimanche en fin d'après-midi aux Sables d'Olonne.

Sablais d'adoption depuis qu'il est tombé dans la " marmite " du Vendée Globe, Raphaël a soigné son public alors qu'il aurait pu prétendre à une arrivée la nuit dernière. Mais Raphaël n'a que faire de quelques heures en plus ou en moins, d'autant qu'il a amélioré son temps de parcours d'il y a quatre ans de 1h30. Sur le podium, malgré une côte brisée qui le fait souffrir, il est tout à son bonheur d'avoir atteint ses objectifs. " J'ai un peu le mal de terre. Là, je suis sur la 6ème planète. Merci d'être aussi nombreux, c'est super. Sur le plan sportif, le bateau est à sa place, d'autant plus que j'ai fait tout ce tour du monde avec un ris dans la grand-voile. A chaque fois que j'ai essayé de m'arrêter pour trouver un endroit où réparer ma drisse, cela n'a finalement pas été possible. J'ai aussi déchiré mes genakers. Je les avais achetés d'occasion avant de partir. Comme je poussais fort le bateau, ils n'ont pas tenu. J'ai eu beaucoup plus de casse qu'il y a quatre ans, mais Fondation Ocean Vital reste un bon bateau malgré son âge. "

Sans énergie fossile
Si Raphaël Dinelli est reparti sur ce Vendée Globe, c'est bien pour tester les panneaux solaires et l'éolienne qu'il a mis au point au sein de la Fondation Ocean Vital qui a donné le nom à son bateau et où il officie en tant que directeur des recherches. " La recherche, c'est jamais gagné d'avance. Je suis parti avec des panneaux solaires ultralégers, épais de seulement six dixième. Tous les jours, matin et soir, je notais les tensions, l'ampérage. Il y a eu des problèmes et je reviens avec 30% de mon parc solaire encore en état de marche. L'éolienne, elle, a tenu le choc malgré toutes les tempêtes subies. Je n'étais pas sûre du tout qu'elle résiste au départ, mais elle fonctionne toujours et a tenu parfaitement son rôle. Avant le cap Horn, dans l'anticyclone, cela a été très chaud car il y avait une importante couverture nuageuse qui ne laissait rien passer. Mes batteries sont descendues à moins de 50%. Là, j'étais le roi de la basse consommation, l'écologie passe aussi par là, à savoir supprimer quand il le faut l'inutile. Mais là, je reviens avec des batteries à nouveau à 100%. Au sein de la Fondation, on va continuer à travailler pour que l'on fabrique en France des systèmes qui durent dans le temps, qui ne soient pas trop cher pour qu'ils soient accessibles à tous. C'est notre objectif ".


" Mon arrêt aux Malouines a été stressant. J'ai mouillé sur un banc d'algues et mon mouillage a dérapé et j'ai été obligé de le couper sinon j'allais sur les cailloux. Mais j'ai réussi à récupérer mes médicaments pour ma tendinite au coude (NDLR : anti-inflammatoire, antidouleur et antibiotique). En fait, j'ai eu une tendinite chronique depuis le début. Elle s'est déclenchée quand mon désalinisateur est tombé en panne. Je n'ai pas bu assez d'eau, heureusement j'ai réussi à le réparer par le suite mais le mal était fait ".

" J'ai vécu su super passage du cap Horn, à fond de ba lle. C'était différent des autrefois. Mon plus gros coup de chien, je l'ai vécu la veille de Noël, ça balayait sévère sur l'eau et le bateau s'est couché plusieurs fois. Les lazy-jacks se sont cassés, j'avais la grand-voile qui traînait sur le pont. Quand je suis monté dans le mât jusqu'au deuxième étage de barre de flèches pour réparer, il y avait encore du vent et de la mer, mais je n'avais pas le choix. Plus tu doutes, plus tu fais mal les choses ".

" On met plus de temps, mais on navigue comme les premiers. On règle, on a le nez tout le temps sur les instruments. C'est bon un bateau bien réglé, qui glisse et c'est la course qui donne la pêche. J'ai fait 344 milles en 24 heures et plusieurs belles journées à suivre comme cela dans le grand sud. Pour un vieux bateau, c'est pas mal. Cela veut dire qu'il y a eu des grands moments de surfs, donc du plaisir ".

" Avec Norbert, on a échangé beaucoup. C'est la météo qui a fait que nos routes se sont croisés à l'entrée du pacifique. C'était bien de faire ce portion de route ensemble. Norbert, il a tenu le choc, je suis super content pour lui qu'il achève demain son tour du monde après sa première tentative ratée il y a quatre ans".


. Norbert Sedlacek est attendu demain dimanche vers 17 heures sur la ligne d'arrivée. Il prendra la 11ème et dernière place de ce Vendée Globe.


Dimanche 15 Mars 2009 - 09:35

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