Genre dans le trouble !
La « théorie du genre » affirme que toute différence de comportement entre les hommes et les femmes est le résultat de la construction sociale.
Qu’en est-il de cette théorie ? Repose-t-elle vraiment sur des bases scientifiques ou n’est-elle qu’un simple postulat à la mode ?
La « théorie du genre » affirme que toute différence de comportement entre les hommes et les femmes est le résultat de la construction sociale. Cette idéologie s’est développée dans les années 1970, surtout aux Etats-Unis, et se retrouve aujourd’hui dans l’actualité. Stimulée par les succès des mouvements féministes et confortée par le sentiment de culpabilité et/ou le silence des hommes, elle apparaît maintenant incontestable face aux aberrations des théories naturalistes traditionnelles. Le militantisme de ses adeptes, minoritaires dans la société mais idéalement placés dans les milieux universitaires et les médias, a permis son implantation et son imposition comme idéologie bien-pensante. Elle est aujourd’hui entérinée par les directives européennes comme outil de lutte et d'action contre les discriminations. Elle fait partie des programmes officiels des universités et entre maintenant dans les livres des classes de lycée.
Cette révolution pourfendue depuis toujours par des mouvements réactionnaires peu crédibles commence cependant à inquiéter aussi certains humanistes. En effet les conséquences de cette idéologie sur la société ne sont pas anodines.
Qu’en est-il alors de cette théorie ? Repose-t-elle vraiment sur des bases scientifiques ou n’est-elle qu’un simple postulat à la mode ?
Les féministes du « genre » peuvent aujourd’hui apporter la preuve que des thèses naturalistes sont fausses. Qui, aujourd’hui, pourrait d’ailleurs défendre de telles inepties ? Prouver que des thèses naturalistes sont absurdes donne-t-il cependant la preuve que le postulat inverse est juste ?
Les féministes du « genre » peuvent constater qu’il existe des liens entre l’éducation et des comportements mais ils ne peuvent absolument pas démontrer que la culture est la seule explication des différences de résultats entre les hommes et les femmes.
Il existe, en effet, d’autres causes irréfutables dont les différences biologiques et notamment hormonales, parfaitement vérifiables aujourd’hui : à la naissance le petit garçon est, par exemple littéralement « bombardé » de testostérone afin de devenir homme ; au moment de l’accouchement, la femme voit son taux d’ocytocine augmenter considérablement afin de faciliter « l’accordage » avec le petit enfant…
S’il est vrai, comme le dit Elisabeth Badinter, que « le mythe ravageur de l’instinct maternel » à servi pendant longtemps « à persuader les femmes que c’est à elles de faire le sale boulot », comment dénier d’autre part qu’avoir un corps d’homme ou de femme influence nos comportements ? Comment dénier l’effet que peut avoir sur les filles leur potentialité de mettre des enfants au monde ? Le fait de naître d’une personne du même sexe (pour les filles) ou d’une personne du sexe différent (pour les garçons) structure de même différemment notre psychisme quelle que soit la culture. Elisabeth Badinter, elle-même, parle d’un « privilège » pour les femmes ! Comment peut-on encore dénier cette influence même si celle-ci est inconsciente et non vérifiable ? Il ne s’agit que d’un postulat mais celui-ci est-il cependant moins logique que le postulat affirmant que cette structuration différente du psychisme est impossible ?
La théorie de genre n’est en fait qu’une idéologie en réaction contre une autre idéologie, autoritaire et sexiste. Elle a permis, dans les années 1970, de contrer les arguments naturalistes de la société patriarcale traditionnelle et de servir ainsi la justice. En perdant une partie de sa raison d’être, elle se cramponne à ses slogans simplistes et devient une utopie. Elle fait de toute différence une injustice comme si l’asymétrie était toujours associée à une forme de domination. Elle est aujourd’hui utilisée pour « victimiser » des femmes et mobiliser des militants en panne de motivations. Dénier la différence des sexes fait en effet de l’homme le coupable idéal de toute inégalité de résultat (comme s’il n’y avait pas déjà assez de délit à dénoncer) : si la femme se trouve moins performante, l’homme est accusé de l’avoir discriminée ; si elle pense avoir des capacités supérieures, l’homme est rendue responsable de sa mauvaise éducation et enjoint de faire un travail sur lui pour se bonifier.
En déniant la différence des sexes et donc en s’évitant ainsi de la gérer, cette idéologie accentue les problèmes inévitables liés à l’altérité et exacerbe les conflits entre les sexes. Il ne s’agit plus de vivre ensemble mais d’éliminer l’autre gênant et donc « moins bon », en attendant d’en faire un « nouveau ».
Plus dramatique encore, en déniant la différence des sexes, cette idéologie ne donne pas aux fonctions symboliques non interchangeables de père et de mère la possibilité de s’exercer. Elle ne permet pas aux enfants d’être véritablement éduqués et les laisse dans l’angoisse de l’unité et de la toute-puissance.
En recherchant l’unité de sexe comme d’autres ont recherché l’unité de race ou de classe, cette idéologie risque de nous entraîner vers l’utopie totalitaire et la confusion ! … Ne sommes-nous pas d’ailleurs, déjà un peu dans l’indifférence ?
Jean GABARD auteur d’un essai sur les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants :« Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi » Les Editions de Paris, 2011.
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