Le journal Le Monde, subventionné à hauteur de 18 millions par an en aides directes, soit 30.000 euros par salarié (environ 600) et par an, est le grand gagnant de la générosité de l’Etat, suivi par Le Figaro et La Croix puis Libération (pour ne citer que les plus connus).
Or, la mesure du nombre d’exemplaires diffusés n’est pas la plus pertinente. En effet, pour connaître le véritable état de santé d’un journal, il faut s’intéresser aux numéros réellement achetés par des lecteurs, c’est-à-dire les numéros vendu par abonnement et ceux vendus au numéro, en excluant les ventes aux compagnies d’aviation par exemple, qui dopent artificiellement l’étendue de la diffusion.
Limitée aux grands quotidiens nationaux, cette analyse ne prend pas en compte les aides indirectes et autres privilèges accordés à la presse, qui représenteraient plus de 2 milliards d’euros par an, pour l’ensemble de la presse papier, soit 20 % du chiffre d’affaire global du secteur, contre 2 % dans le reste de l’Europe.
En perte de lectorat, à bout de souffle, la presse traditionnelle ne pourra se réformer tant que les aides publiques l’empêcheront de reconquérir un public qui les boude au profit de journaux plus confidentiels aux modèles alternatifs.