Retours au port : pas si exceptionnels
Ils sont finalement neuf à avoir du quitter la course, pour certains provisoirement. La soudaineté du coup de vent et la proximité du port des Sables d'Olonne ont forcément incité plusieurs concurrents à revenir au port. Dominique Wavre (Temenos 2) et Michel Desjoyeaux (Foncia) ont ainsi préféré assurer leurs arrières plutôt que de se voir handicapés durant un tour du monde complet par des problèmes électriques récurrents. De même Derek Hatfield (Algimouss-Spirit of Canada) ou Jean-Baptiste Dejeanty (Groupe Maisonneuve) espèrent vivement que leur arrêt aux Sables d'Olonne ne durera que le temps d'une réparation éclair. D'autres éditions du Vendée Globe ont connu aussi un nombre important de retour au stand, notamment celle de 1992 qui voyait monter sur le podium final deux des concurrents qui étaient rentrés au port. Comme quoi, rien n'est perdu. Il reste, qu'au vu des prévisions météorologiques, les retardataires devraient, tout au moins dans un premier temps, voir leur retard s'accentuer. La sortie du Golfe de Gascogne devrait se faire sur un long bord de près dans des vents médiums à assez faibles pendant que la tête de flotte devrait débouler à près de quinze nœuds dans un flux de nord soutenu. Ce qui pourrait engendrer un débours de près de 400 milles à la sortie du Golfe de Gascogne pour Michel Desjoyeaux à la hauteur du Cap Finisterre.
Fin de partie
Pour certains le Vendée Globe s'est arrêté prématurément. Kito de Pavant, à bord de Groupe Bel, ne pouvait cacher sa détresse, tout comme Marc Thiercelin le skipper de DCNS. Marc savait qu'il était à court de préparation et sa déception est sûrement compensée par le projet " DCNS 1000 talents " qui va mettre le pied à l'étrier à Christopher Pratt dès la prochaine Transat Jacques Vabre. Pour Kito, c'est l'aboutissement de plus de deux ans de travail qui est réduit à néant. Le navigateur de la Grande Motte avait tellement à cœur de prouver que son projet était bien né et qu'il avait l'étoffe de ceux qui ont marqué l'historie de la course que la déception est immense… Sa détresse était perceptible et sa faconde risque bien de manquer sur les ondes. Autre navigateur en grande difficulté, Yannick Bestaven à bord d'Aquarelle.com. Yannick avait inscrit une vraie cohérence dans ce projet de refonte du bateau d'Yves Parlier, voulant faire de son bateau, un précurseur de ce que pourraient être, en matière de consommation d'énergie, les voiliers hauturiers de demain. Lâché par son premier partenaire à quelques encablures du départ, il avait su forcé le destin et obtenu le soutien d'Aquarelle.com pour aller au bout de ses rêves. Le Golfe de Gascogne en a décidé autrement. La mer est parfois sacrément chienne.
Jean-Pierre Dick : « Je suis en tête !* C'est une bonne nouvelle… J'ai dû avoir plus de vent au large ces dernières heures. Je me suis défoncé cette nuit pour faire avancer Paprec-Virbac 2 car j'ai été malade pendant 36 heures. J'ai vomi tout ce que j'avais dans le bide. Cela ne m'était jamais arrivé ! La traversée du golfe de Gascogne a été très violente. Le pire a été le passage du front : c'était dantesque ! Il y avait énormément de mer. C'était l'enfer ! " * Propos recueillis à l'issue du classement de 11h. »
Vincent Riou : « On avance entre 12 et 14 nœuds au portant depuis ce matin en bordure de l'anticyclone, au large des côtes espagnoles. C'est super de se retrouver dans ces conditions, on reprend goût à la vie. J'ai fait mon premier vrai repas depuis tout à l'heure… Je n'ai pas l'impression que ça va beaucoup creuser entre le groupe de tête et ceux qui suivent. Durant 24 heures, ca va être sur le même bord. Ensuite il sera temps d'empanner bâbord amure pour aller vers les premières îles. »
Samantha Davies : « C'était plutôt sauvage là bas hier. J'ai observé des pointes de vent à 55 noeuds et les vagues étaient ENORMES. J'étais en configuration de vent fort la plupart du temps et Roxy naviguait sous pilote tandis que je m'accrochais à la table à carte. C'était dingue. Le front est passé en début de nuit avec une grosse bascule de vent très bienvenue : je fonçais en effet directement sur la trajectoire d'un gros bateau. C'est passé vraiment près puisque malgré une visibilité quasi nulle, je pouvais le distinguer clairement ; j'ai même dû virer de bord en catastrophe pour l'éviter. »
Classement à 16h (TU + 1) :
1- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 23 197 milles de l'arrivée
2- Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 1,5 milles du premier
3- Roland Jourdain (Véolia) à 3,1 milles du premier
4- Vincent Riou (PRB) à 7,7milles du premier
5- Sébastien Josse (BT) à 12 milles du premier